Après avoir porté le nom de Saint Alban, la
Grand'rue a pris celui, plus laïc, de Paul Barreau.
Né à Corbigny
en 1912, pharmacien "sur la place", dès les années
quarante, il fut maire de 1965 à 1974 et conseiller général
de 1970 à 1974, date de son décès brutal. Figure
de Lormes, inséparable dans l'esprit de ses concitoyens
de celle du Docteur Citron, sa pharmacie était ouverte en permanence
(il ignorait les week-ends et les congés). Il connaissait tout le monde
qu'il appelait "mon petit" quel que soit l'âge ou le sexe
de son interlocuteur et proposait, la cigarette aux lèvres (et parfois
en pyjama et robe de chambre), tout ce que les autres commerçants n'avaient
pas. Durant l'occupation allemande il était en contact avec les Maquis
de la région qu'il approvisionnait en médicaments tandis que
le médecin cachait les blessés à l'hôpital.
La Place de l'Hôtel de Ville a pris depuis le nom de François
Mitterrand qui, avec le titre de Ministre de l'Intérieur, y
avait inauguré quelques quarante ans plus tôt le nouvel Hôtel
de Ville. Avant d'être Président de la République, il
était, en effet, député de la circonscription de Château-Chinon
- Clamecy.
Situé à une des extrémités de la place, l'Hôtel de Ville a été édifié en 1839 en remplacement de l'ancienne halle. L'année suivante, le fronton recevait l'horloge de la porte Saint Alban, il fut alors, un temps, dominé par un campanile qui égrenait les heures. En 1954 il fut agrandi, par intégration d'une maison brûlée pendant la guerre. Placée sur le toit la sirène mugissait tous les samedis à midi mais surtout pour appeler les pompiers lors des incendies. Apposée sur la façade de la mairie, une plaque de marbre noir garde le souvenir des huit victimes du 12 juin 1944 à la suite d'une attaque malheureuse de la Résistance. Quelques jours plus tard, les 26 et 27 juin, Dun les Places à quelques kilomètres devenait un village martyr avec vingt-sept hommes massacrés au cours d’une opération de représailles.
"Centre économique" de la ville, la place voit tous les
jeudis se tenir le marché. Une scène du film "Les vétos"
a, d'ailleurs, été tournée dans le magasin "Petit
Casino".De là, vous pouvez vous diriger vers les Roches,
Narvau,
ou l'étang
du Goulot. Près du Parking Vauban vous découvrirez
récemment restauré, un des derniers lavoirs publics. De l'autre
côté de la rue, dans le Jardin du Pré Audon décoré
de deux statues animalières, le long du ruisseau un petit chemin ombragé
conduit à un surprenant mirador offrant une vue imprenable
sur
les maisons voisines.
La Rue Porte Fouron (dont le nom, comme la Rue du Four Banal
ou la Rue des Portes, rappelle le passé) vous conduira aux Roches.
Vous n'y trouverez pas de roche mais seulement les écoles, dont la
toute nouvelle école maternelle Pierre
Malardier à faible consommation énergétique, fierté
de la municipalité. Le Centre de Secours et quelques HLM occupent l'emplacement
de l'ancien
champ
de foire.
On peut encore y voir les vestiges de la
bascule
qui servait à peser les animaux. Inaugurée par Danielle Mitterrand
et Jean Longhi en 2005, la Place des Roches porte à présent
le nom de Place des Maquis du Morvan. La route traverse le quartier
de La Grange Billon, où est né Henri
Bachelin, pour se diriger vers l'étang de la Chaumaille, à
gauche à la sortie de la ville, puis Brassy
et le lac
de Chaumeçon. Avant l'étang un petit chemin à droite
vous donnera l'occasion de découvrir, perdu au milieu des champs, un
des derniers
lavoirs
de la ville restauré il y a quelques année (même si une
surprenante "fresque" naïve de Jean Deroubaix le défigure
un peu).
En passant devant le Gîte des Roches, par le chemin des Teureaux
on peut rejoindre l'étang du Goulot.