"Corbigny n'est point Morvan, il ne s'en faut que d'une semelle,
Morvandelle !" chantait-on autrefois. C'est peut-être
l'explication de la rivalité de Lormes avec sa voisine, à moins
que ce ne soit la jalousie des Lormois devant une ville plus prospère.
Les deux cités ne sont séparées, en effet, que de treize
kilomètres. Située dans la plaine du Bazois à proximité
du canal
du Nivernais et desservie par une ligne de chemin de fer la reliant directement
à Paris, Corbigny avec un peu moins de 2000 habitants est une agréable
petite ville traversée par l'Anguison, un affluent de l'Yonne.
En
864 est fondée par Saint Egile une abbaye bénédictine
sous le vocable de Saint Pierre puis de Saint Léonard
après le transfert de ses reliques. Deux siècles
plus tard s'édifiera à proximité
une petite bourgade qui se dotera de fortifications.
La ville est alors une des premières étapes
après le départ de Vézelay
sur la route
de Compostelle. Occupée par les huguenots en 1563, elle deviendra
la capitale régionale du protestantisme.
L'imposante abbaye, identifiable de loin
à sa tour carrée, est aujourd'hui un bâtiment
classé consacré aux arts où se déroulent
régulièrement des concerts réputés.
Un peu plus loin,
l'église
Saint Seine
dont l'intérieur est de style gothique flamboyant a été
édifiée au début du XVIème siècle
après plusieurs destructions d'une église primitive.
C'est à Corbigny qu'est né Maurice Etienne Legrand qui se fit
connaître comme poète, humoriste et journaliste sous le nom de
Franc Nohain. Il est le père de Jean Nohain, célèbre
animateur des premières émissions de la télévision
française, et de l'acteur Claude Dauphin.
De 1901 à 1939 une ligne de chemin de fer secondaire, surnommée
"le
tacot" a relié Corbigny à Saulieu en passant par Lormes.