Même
si des vestiges d'une villa romaine auraient été
retrouvés à proximité de l'ancienne
voie qui reliait Autun à Orléans, on situe
plutôt les origines de Lormes aux environs du
Vème siècle. Le nom de Lorma (?) est mentionné
dans un document daté de 1085, mais le premier seigneur
connu de Lormes est Séguin, Seguinus ab Ulmo,
qui vivait à la fin du onzième siècle. Le
nom de la ville est cité dans une charte de 1125 par laquelle le roi
Louis-VI-le-Gros demandait à l'évêque d'Autun de restituer
l'église de Lormes au prieur de la Charité-sur-Loire.
Hugues III signa en 1223 un acte d'affranchissement de la ville en faveur
des habitants. Aussitôt ceux-ci érigèrent des fortifications.
En 1355 la ville fut partagée en deux baronnies : Lormes-Châlons
relevait du duché de Nevers puis passa dans le ressort de l'élection
de Vézelay, l'autre fut annexée à la châtellenie
de Château-Chinon
et faisait partie de son élection. La ville fut prise en 1412 par les Armagnacs
qui brûlèrent les deux châteaux. Celui de Lormes-Château-Chinon,
situé sur la rive gauche de la rivière, ne fut jamais reconstruit.
Depuis la destruction de la Tour au Loup, il n'en subsiste que la chapelle.
Les murailles du château de Lormes-Châlons, reconstruites,
permirent aux Lormois, en 1570, de résister à une attaque huguenote
malgré l'absence de garnison.
C'est en 1591, le lundi de Pâques 15 avril, que se situe un des épisodes les plus héroïques de l'histoire de Lormes. Profitant de l'absence des hommes qui étaient partis à la fête à Corbigny, Champomier, gouverneur de Clamecy, attaqua la ville. Les femmes firent alors pleuvoir sur les assaillants une grêle de pierres, cendres chaudes et eau bouillante. Les hommes, rentrés dans la nuit, purent repousser l'attaque. En souvenir de cet exploit, tous les mardis de Pâques avait lieu une procession au cours de laquelle les femmes avaient le privilège de marcher en tête.
Après l'assassinat d'Henri III, le maréchal d'Aumont vint assiéger
Lormes, s'en empara et abattit le château. Reconstruit quelques temps
plus tard, il fut en grande partie détruit par un incendie en 1811. Il
n'en subsiste plus aujourd'hui que deux grands bâtiments face à
la chapelle du Vieux-Château.
Sous la Révolution la ville prend le nom de Lormes-la-Montagne.
C'est dans ce château, connu sous le nom de "Grande Maison",
que siégeaient le Conseil Général de la Commune
et le Comité de Surveillance.
Démolie en 1865, l'ancienne église fut
peinte par Corot.
La nef et la tour dataient du début du XIIème
siècle. Le chur, terminé par un large
pignon, était du XVIème ainsi que les deux
chapelles sud. La chapelle nord, ouverte en 1620,
possédait un autel provenant de l'ancienne chartreuse du Val Saint
Georges située à Pouques-Lormes.
La Maladrerie Saint Lazare se dressait sur la route de Tannay dans le
quartier actuel de La
Maladrerie. Elle aurait été fondée en 1177 par
Hugues II de Lormes qui l'avait dotée d'une rente de trente-deux
boisseaux de froment sur les moulins banaux de la ville. Elle était administrée
par des religieuses et accueillait les lépreux, très nombreux au Moyen-Age.
Après une cérémonie religieuse dérivée de
l'office des morts, le lépreux était enfermé dans la maladrerie
pour toujours par crainte de la contagion.